J’ai commencé très jeune à faire des collages, dans mes cahiers, sur des boites, des assemblages de souvenirs visuels, d’icônes ou simplement de couleurs.

Le collage, considéré comme une technique « pauvre », occasionne pour moi des associations d’idées et de formes très libres qui viennent  gratter à la porte de l’inconscient individuel et collectif.

Plus tard, après des études d’histoire de l’art et une formation à l’école Boulle, j’ai été initiée au travail de l’encre par un maitre chinois et à l’esthétique épurée des arts asiatiques par les voyages.

La série de collages sur papier calligraphie à l’encre, débutée dans les années 2000, est une combinaison des deux techniques et une appropriation des influences et références visuelles qui font mon histoire en tant qu’artiste et femme.

Là où l’encre demande une grande concentration et ne souffre aucune « erreur », la reconstruction à partir des papiers déchirés permet la recomposition  d’un nouvel espace, avec d’infinies combinaisons. 

Cet acte de destruction et de recomposition, impliquant de passer par le désordre pour recréer un nouvel ordre, est un processus intime et puissant, mais aussi utopique, ludique, onirique.

S’il y a bien la figure, l’animal ou le végétal cachés quelque part dans l’abstraction, je tiens à ne rien imposer et à laisser l’image s’ouvrir librement au regard.

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45. Chatillon Coligny